Tuesday, March 30, 2010

L'assassinat de Freddy le Poulet


Je me rendis, ce matin-là, au marché de Cocody afin d’y choisir un poulet
Je sélectionnai le plus dodu d’entre tous
Freddy, s’appelait-il, de son vivant

Il pleuvait ce jour-là
L’expression poule mouillée n’avait encore jamais été aussi pertinemment utilisée

Moumou m’assista pour la tuerie
Couteau à la main
Je tuai un poulet
Il semblait aimer la vie
Mais les poulets n’aiment pas la vie

Nous le mîmes ensuite dans l’eau bouillante
Et le déplumèrent
Le petit Abraham nous aida

Ensuite il me fallu le découper
Puis le mariner
Le cuire
Et enfin le manger

Ce poulet était délicieux
Boustifaille de haute qualité
Personne ne voulu le déguster
On ne mange pas poulet tué par femme

Thursday, March 18, 2010

Le Baka baby


On se pointe en taxi à Adjamé ou se rencontrent tous les bakas,
des cars d'une vingtaine de place qui se déplacent entre les différentes communes d'Abidjan et autres villes de la Côte d'Ivoire.

Il a de la populasse partout
Elle erre
Ou travaille plutôt
On s'appuit sur nos fenêtres ouvertes
Pour demander argent
Ou encore pour faire la promotion de tel ou tel Baka
Question de toucher une petite commission

Un s'accroche à l'arrière de notre taxi
Pour gagner du temps

On part pour Yamoussoukro, la première capitale
Pour environ 6 dollars chaque
Quatre heures de voyage dans un incomfort total
On est coincé comme des sardines
Il n'y pas d'air climatisé
On s'arrête
Encore
Et encore
On tente de nous vendre à tous les coins de route
Kleenex, pain, gomme, brioches, riz
La grosse madame à mes côtés sue
On ne voulait pas payer cher
Et bien voilà

On converse avec nos voisins
Un vieux père
Une vendeuse de poissons

L'homme en costard a chaud
Il souffre plus que moi

Le chauffeur commence le matin à 5 heures
Et termine autour de 11h le soir
Le café et la drogue l'aide à tenir
Il faut faire survivre son entreprise
C'est le Jasa

Friday, March 12, 2010

Peau de banane


Bukari est fâché contre moi. Il dit que je l'ai jetté comme un peau de banane. J'ai cru qu'il parlait d'un pot de banane. Et bien maintenant Bukari dit que je ne fais plus rien avec lui

Je l'ai accompagné à Blengué pour me rattrapper
Chef est aussi venu
IPeau de banane nous a posé un lapin
Il était rendu à Anono
On emprunte alors un Wôro Wôro
On le rejoint

On marche dans la saleté jusqu'au Maquis Marisa (bar)
Les sons d'Arrafat retentissent sur un haut parleur en piètre état
Tous vacarmes cofondus

Le maquis est presque vide
On boit Bock Solibro
Plus gros moins cher

On quitte et retourne à Blengué
Comme je joue au foot avec les enfants du quartier
On crie au feu

L’une des maisons, ou plutôt des bidons, est à brûler
Tous aident leur voisins
Peau de banane est sur le toît à lancer du sable et eau

Je félicite leur solidarité
L'un se retourne et me dit qu'il ne s'agit pas de solidarité
C'est simplement pout éviter que leur maison, ou plutôt bidon, ne brûle à son tour
Pourtant, peau de banane n'est pas de la ville
Il aidait tout de même

Il aura valu la peine de passer du temps avec peau de banane

Ne serait-ce que pour découvrir comment les Abidjanais non Musulmans font la fête un beau dimanche après-midi

Wednesday, March 10, 2010

Un bao

Abou le Malo se promenait ce matin avec un bao (fusil)en plastique.
C'est chef qui a rit

Thursday, March 4, 2010

Abou le Malo

Abou est un petit voyou du quartier
Il a peine 4 ans
Et ne me parle que pour les bonbons et les jetons
Voici une histoire en nouchi
qui implique le petit Abou et le chef (commerçant du quartier)

Abou le malo va voir Chef
Cache dans son zollo faux jetons
Donne à chef pour acheter bonbons
Le malo veut escroquer chef
Chef a pris dra
Et il la bombé
Abou le malo a Fraya
Il a gagné temps
Si tu demandes à Abou si chef est son ga
Abou dit y fait pu yien aec lui
Ya fini aec sa
Non chef est pas mon ga
Cest le last

Depuis lors, Abou ne va plus voir Chef
Je vous garanti
Cest trop drôle

Tuesday, March 2, 2010

La chaleur humaine

Il fait si chaud ici
Mais les gens s'enlacent
Ils collent
Les peaux glissent

Le bonheur d'un moment de cette chaleur
pour compenser la souffrance
Du chaud

Et la misère...

Peut-on aimer quand on souffre?
Je crois qu'on aime ici fort honnêtement

On passe des heures à discuter
De la vie

Le partage même de l'amitié
de la sagesse
et des réflexions
des rires

On fait sentir chez lui l'étranger
Aquaba
Iniula

Lorsqu'on sert la main
On la garde le plus longtemps possible

On respecte tellement
On donne tout ce que l'on a
Et même rien

"C'est ce qui fait la richesse de l'un et l'avarice de l'autre."

J'ai envi de crier au monde de s'aimer comme on le fait ici
Pour vivre une joie intense
Constante
D'un bonheur dans le chaos

Ce pourquoi je suis venue

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